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et le bilan 2020
En matière de production et de distribution d’eau potable, la Wallonie est confrontée à plusieurs défis : la protection des ressources, le renouvellement d’infrastructures anciennes, la sécurité d’approvisionnement sur l’ensemble du territoire et le maintien d’un prix de l’eau compatible avec l’évolution du pouvoir d’achat des ménages wallons.
Pour relever ces défis d’envergure, la Wallonie et la SWDE ont conclu un contrat de gestion pour la période 2018-2022. Ce contrat de gestion s’articule autour de 6 objectifs qui, pour l’essentiel, balisent les chapitres de cette section du rapport annuel.
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Maîtriser
le prix de l’eau
La SWDE s’est engagée depuis plusieurs années à maîtriser ses coûts d’exploitation afin que la facture d’eau soit soutenable pour le consommateur et ne représente à peine que 1% dans les dépenses d’une très large majorité des ménages wallons.
Prix
Prix
Évolution du CVD et du CVA
La SWDE s’est dotée en 2012 d’un plan stratégique. L’ambition de ce plan consiste à réduire structurellement à l’horizon 2022 les coûts d’exploitation de 15% par rapport à leur niveau de 2012, tout en maintenant un niveau d’investissements annuel de 100 millions € minimum dans le renouvellement et la modernisation des infrastructures de distribution.
Coût-vérité distribution (CVD)
Grâce aux efforts consentis depuis 2012 et le début de la mise en œuvre du plan stratégique, la SWDE n’a plus augmenté son CVD depuis 2014. Pour la septième année consécutive, le CVD qui s’est maintenu à 2,62 €/m³ HTVA.
Pour une consommation moyenne de 100 m3, la part de la SWDE, y compris la redevance forfaitaire moyenne, s’élève à 275,10 € en 2020. Elle représente 50,46 % de la facture totale (comme en 2019).
Coût-vérité assainissement (CVA)
Le CVA, est établi par la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE), pour l’ensemble des consommateurs wallons. Il est fixé actuellement à 2,365 €/m³ HTVA depuis le 1er juillet 2017. Il n’a pas non plus été indexé depuis cette date.
La part du CVA dans la facture pour une consommation moyenne de 100 m3 moyenne s’élève à 236,50 €. Elle représente 43,38 % de la facture totale (comme en 2019).
Contribution au Fonds Social de l’eau et taxes (TVA)
Le fonds social de l’eau, mécanisme financier prévu dans le Code de l’eau, a pour objet d’aider les consommateurs en difficulté de paiement de leur(s) facture (s) d’eau.
La SWDE participe à ce système de solidarité dont elle a d’ailleurs été le précurseur dès 1999.
La part due à la contribution au Fonds social de l’eau et aux taxes dans une facture pour 100 m3 représente 33,58 €, soit 6,16 % de la facture totale.
En 2020, une indemnité de 2 x 40 € est octroyée aux chômeurs temporaires Covid-19.
0,58%
L’évolution du montant de la facture moyenne
545,18€
(statu quo par rapport à 2019).

Les efforts consentis depuis 2014 portent leurs fruits.
La SWDE a réussi à maintentir le CVD à 2,62€/m3
Le gain pour les ménages

Si l’on considère la valeur du CVD en tenant compte de l’inflation,
on peut considérer que la SWDE a permis de réduire le budget des ménages
consacré à l’eau tout en maintenant sa capacité d’investissement.
Investissements
& travaux
La modernisation des réseaux de distribution
116 millions €
C’est le montant des investissements réalisés en 2020, soit ± 24 millions € de moins qu’en 2019. La part du Schéma directeur de Production s’élève à 8.760.000 € (13.179.000 € en 2019).
Évolution du taux de réhabilitation des conduites
Même s’il y a une amélioration par rapport à 2019, le taux de réhabilitation des conduites peine à atteindre l’objectif-cible fixé dans le Contrat de gestion. Un pourcent de la longueur totale de nos canalisations posées devrait être renouvelé annuellement ; soit ± 400 km.
Le taux enregistré fin 2020 a atteint les 2/3 de l’objectif annuel.
Évolution du taux de réhabilitation des conduites
L’augmentation du taux constatée par rapport à 2019 s’explique par la mise en place du Flux II. Ce projet Flux II consiste à confier les études de faisabilités techniques et de réalisation des travaux de distribution aux entrepreneurs et surveillants de chantier qui connaissent le terrain mieux que personne. Il vise à mieux coller à la réalité, anticiper les difficultés locales et à permettre au Bureau d’études de la SWDE de se concentrer sur les études du Schéma régional des ressources en eau.
Démarrés en février 2020, les marchés du Flux II concernent le renouvellement simple de conduites et de raccordements.
Le démarrage a été progressif en raison de :
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- la nécessité de former les sous-traitants à la procédure
- la crise COVID qui a ralenti l’activité des entreprises dès le mois de mars.
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Les premiers résultats sont néanmoins encourageants malgré les circonstances. Ils démontrent que le Flux II permet d’accélérer le rythme de réalisation des projets d’investissement pour ce type de chantiers. Cela représente, en 2022, 52,5 % du programme d’investissement.
Le détail succursale par succursale
Les succursales dont les taux sont les plus élevés sont celles où le marché Flux II a fonctionné pleinement dès le début.
Le Flux II : une réussite
Le Flux II est un projet d’achats dont l’exécution a débuté en 2020. Il a consisté à regrouper une centaine de marchés publics par an en 23 contrats cadres de 3 ans. Il visait 3 objectifs principaux :
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- obtenir un juste prix
- garantir la qualité et les délais des faisabilités techniques sous traitées
- utiliser un flux administratif simplifié.
Pour atteindre ces 3 objectifs, une démarche achats complète a été menée via :
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- des rencontres avec les entrepreneurs pour élaborer un cahier des charges et un flux de travail clairs et efficaces,
- l’élaboration collaborative d’un cahier spécial des charges très clair, avec des logigrammes explicatifs : au mieux l’entreprise comprend ce qui est attendu, au plus juste sera son prix.
- une stratégie d’achat visant à promouvoir la concurrence et éviter d’éventuelles ententes entre acteurs
- l’intégration d’une majoration de prix pour les chantiers urbains pour viser le prix le plus juste.
Le développement d’une relation de partenariat avec les fournisseurs et une contribution à la dynamisation du tissu économique wallon ont été au cœur des attentions :
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- par un allotissement important pour permettre aux entreprises de taille plus modeste de soumissionner (23 lots)
- par une réunion de lancement du marché visant à en faire la publicité et à expliquer son contenu pour s’assurer une participation et, par voie de conséquence, une concurrence plus importante
- par des conditions de marché favorables (un cautionnement réduit)
- par des critères de sélection réfléchis pour permettre aux entreprises de taille plus modeste de soumissionner.
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C’est le nombre de soumissionnaires différents qui ont remis offre dans le cadre du Flux II
Ce beau projet collaboratif et challengeant nous a permis de diminuer le nombre de procédures de marché public à mener et donc, de dégager du temps pour mener des démarches achats sur d’autres projets importants. Nous avons aussi une meilleure connaissance des entrepreneurs de travaux et de leur positionnement par rapport à nos marchés.

Julie Dejonckheere
Category Manager – Service Juridique & Achats
La performance des réseaux de distribution
La performance des réseaux est caractérisée par un indice linéaire des volumes non enregistrés (ILVNE). Les volumes non enregistrés sont calculés en soustrayant le volume facturé aux clients du volume mis en distribution. Le calcul de cet indice est fonction du rapport entre le volume non enregistré et la longueur totale du réseau (hors raccordements).
Un ILVNE à prendre avec beaucoup de précaution
L’objectif fixé pour l’ILVNE est de 4,40 m3/ km/jour à l’horizon 2022. Les projections indiquent que, pour l’atteindre progressivement, l’ILVNE 2020 aurait dû être de 4,48 m3/km/jour.
Comme l’indice s’est élevée à 5,42 m3/j/km pour cette année, cette cible n’a pas pu être atteinte.
L’indice linéaire de perte 2020 est le plus élevé enregistré depuis 2012. Il doit cependant être pris avec précaution pour les raisons suivantes :
- Les volumes entrant sont en hausse. A contrario, aucune augmentation significative des débits de nuits des cellules de distribution (et par conséquent des suspicions de fuites) n’a été constatée.
- Le confinement lié à la crise de la Covid-19 et les effets de la sécheresse ont eu des répercussions inévitables sur la demande (notamment pendant les mois d’été). Toutefois, les chiffres de la consommation totale pour 2020 ne témoignent pas d’une augmentation exponentielle.
- Les services d’exploitation de la SWDE ont réparé un nombre similaire de fuites à 2019.
Il faudra attendre d’avoir connaissance de l’ensemble des consommations réellement facturées en 2020 pour avoir une explication plus affinée concernant la hausse de l’ILVNE. Car il y a toujours un écart entre le volume réellement consommé (chiffre connu) et le volume facturé.
Vers une proposition de service en matière de « compteurs intelligents »
Durant l’année 2020, la SWDE a étudié sur base de la méthodologie « Lean startup » l’intérêt de proposer un service de « compteurs intelligents » à ses clients et en priorité aux associés communaux.
Au travers d’une vingtaine d’interviews menées auprès de communes et d’entreprises publiques, la SWDE a pu mesurer, auprès d’elles, un intérêt manifeste pour un service de smart meter. Ces interviews ont aussi permis d’affiner le mode de service souhaité.
L’objectif de la SWDE est maintenant de délivrer ce nouveau service pour le quatrième trimestre de l’année 2021 et à l’intégrer dans son catalogue de services.
Ce service appelé « Easyconso » permettra :
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- un relevé à distance des index de consommation
- leur transfert automatique vers la SWDE
- l’envoi d’alertes de fuites ou de consommations anormales vers les clients.