L’Europe a connu, en 2022, l’été le plus chaud jamais enregistré. Si l’eau se fait plus rare, la Belgique reste relativement épargnée. Mais comme il vaut mieux prévenir que guérir, la SWDE continue à s’activer pour que sa raison d’être « De l’eau pour tous aujourd’hui et demain » reste une réalité malgré l’évolution climatique.

L’état des nappes et des barrages

Depuis 2017 et à l’exception de 2021, le volume des précipitations durant de longues périodes a diminué. Un état de fait qui a des conséquences si ce déficit de précipitation se produit en période de recharge. De plus, une élévation de la température moyenne est également constatée, ce qui engendre une évapotranspiration accrue de la végétation en diminuant la quantité d’eau pouvant s’infiltrer en profondeur.

L’année 2022 a globalement été une année encore plus sèche que 2019 et 2020, si l’on considère les apports en précipitations.

Normale = 837,1 mm / 2021 = 1.038,8 mm

2022

701,4 mm

2020

731,9 mm

2019

798,6 mm

L’hiver 2022-2023 a été marqué par des précipitations quasi normales en décembre et en janvier, permettant la recharge partielle des nappes et celle complète des barrages. Malgré un apport en pluies faible en février, la météo particulièrement humide au mois de mars a permis une remontée des niveaux sur une grande partie des masses d’eau souterraines ainsi qu’une reconstitution des réserves pour les barrages-réservoirs.

Focus sur les eaux de surface des barrages

Au niveau des barrages de l’Est, les volumes disponibles ont montré une réelle augmentation de décembre 2022 à mars 2023. A la sortie de l’hiver, ils sont à des valeurs satisfaisantes à la Vesdre et à la Gileppe mais plus basses qu’ avant 2021, suite à la politique de gestion du service des barrages (anticipation de crues).

Le volume disponible au barrage de Nisramont demeure maximal et constant. Quant au niveau de remplissage au barrage du Ry de Rome, il a atteint des niveaux bas historiques en 2022 suite à de faibles précipitations locales et à la consommation. Le niveau a toutefois retrouvé des valeurs normales suite aux pluies hivernales.

Barrages
15 décembre 2022
15 février 2023
V disponible (m3) % V disponible (m3) %
Vesdre 10.429.610 41,7 17.562.660 70,2
Gileppe 9.334.850 37,3 16.139.148 62,7
Ourthe 1.471.460 49 1.710.263 57
Ry de Rome 779.333 35,4 2.005.500 91,2
Barrages
15 décembre 2022
V disponible (m3) %
Vesdre 10.429.610 41,7
Gileppe 9.334.850 37,3
Ourthe 1.471.460 49
Ry de Rome 779.333 35,4
Barrages
15 février 2023
V disponible (m3) %
Vesdre 17.562.660 70,2
Gileppe 16.139.148 62,7
Ourthe 1.710.263 57
Ry de Rome 2.005.500 91,2

La situation à la mi-février

Un approvisionnement ininterrompu

Constat 1

Malgré ce contexte particulièrement sensible, aucune commune approvisionnée par la SWDE n’a dû subir des interruptions d’eau. Dès juillet 2022, la SWDE a transmis des recommandations d’utilisation raisonnable de l’eau à 4 communes : Jalhay, Beauraing, Houffalize et Vielsalm. En septembre, 10 autres communes desservies par le barrage de Nisramont ont reçu ces mêmes consignes.

Les investissements du schéma régional des ressources en eau (SRRE), notamment pour Durbuy, montrent leur efficacité face à ces situations de sécheresse (voir le chapitre consacré au SRRE). Durbuy est désormais alimenté par le captage du Néblon (CILE) et non plus par le barrage de Nisramont (SWDE)

Constat 2

Les clients de la SWDE ont, une fois de plus, pu compter sur l’implication de nos équipes car la sécheresse engendre une augmentation de travail. Deux exemples parmi d’autres :

  • les mouvements de sols provoquent des bris de conduites qui augmentent le nombre de fuites à trouver et à réparer et multiplient les manœuvres de vannes pour assurer l’alimentation en eau
  • un temps d’intervention plus court en cas de panne sur des installations dans des zones fortement impactées par la sécheresse.

Aurore Tourneur

Présidente du Comité d’administration

On dit souvent que l’eau est précieuse. Notre personnel l’est tout autant. Le travail accompli tout au long de cet été le démontre une nouvelle fois

S’adapter aux évolutions climatiques – Les actions en cours

1

Action n° 1

Le Schéma Régional des Ressources en Eau de l’eau

Le Schéma Régional des Ressources en Eau, établi par la SWDE à la demande de la Wallonie permet de sécuriser l’alimentation en eau sur tout le territoire. Le principe du SRRE consiste à acheminer des volumes d’eau supplémentaires vers des zones où des manques peuvent apparaître, à partir de ressources abondantes qui offrent des capacités inexploitées.

Le SRRE aborde les questions des usages agricoles et industriels, du développement territorial, de la performance des infrastructures publiques d’eau potable, l’évolution de la disponibilité de la ressource en eau, les nouvelles ressources, la régulation et la protection des prises d’eau, la priorisation des usages de l’eau, ainsi que les accords de coopération transrégionaux et internationaux en cas de stress hydrique.

2

Action n° 2

Des solutions  » innovation « 

Des partenariats se développent avec des entreprises pour qu’elles utilisent notre eau plutôt que de pomper directement dans les nappes, comme Cosucra (Hainaut).

Le programme découle du Plan de Relance de la Wallonie. Le gouvernement wallon a confié une mission exploratoire à la SWDE et à la SPGE pour trouver des solutions innovantes d’alimentation alternative. Il s’agit à la fois d’épargner les ressources naturelles en eau et de garantir un approvisionnement en eau d’une qualité adaptée aux besoins spécifiques, en développant des modèles qui intègrent à la fois des nouvelles ressources potentielles et une réutilisation circulaire de l’eau.

La poursuite des chantiers du schéma régional des ressources en eau

Pour l’avenir de la Wallonie, l’accès permanent à l’eau est devenu un prérequis incontournable. Il y a plus de dix ans, la SWDE a été missionnée par la Wallonie pour initier de nombreux chantiers qui visent :

 

  • à sécuriser l’alimentation en eau des citoyens et des entreprises
  • à apporter une solution à long terme pour les communes en stress hydrique
  • à anticiper l’évolution de la demande en eau et du climat
  • à exploiter durablement les ressources
  • à maîtriser le prix de l’eau par des synergies entre opérateurs

De 12 à 16 chantiers

A l’origine, le schéma régional des ressources en eau comprenait 12 gros chantiers d’alimentation et de sécurisation de 560.000 raccordements en Wallonie. Il s’agit d’un outil évolutif qui a pour ambition tant de lever les difficultés existantes dans le domaine de l’eau que d’anticiper celles à venir en définissant les conditions durables d’une alimentation par de l’eau publique. Quatre nouveaux chantiers (les 4 bis 5bis, 7bis et 8bis) sont venus compléter le projet initial.

État d’avancement

130 km

Nombre de conduites posées sur 418 km prévus

La collaboration sectorielle

Le schéma régional des ressources en eau est régulièrement actualisé ; ce qui peut conduire à faire évoluer les solutions proposées, notamment au travers de nouvelles synergies entre opérateurs, et le retour d’informations à propos des solutions retenues vers les autres opérateurs du domaine de l’eau.
Il est, pour la SWDE, un vecteur de nouveaux modes de coopération avec d’autres opérateurs économiques, qu’ils soient ou non du secteur.

Le montant des investissements

(au 31/12/2022)

La province de Luxembourg sera une des zones en Wallonie qui enregistrera la plus forte croissance de population dans les prochaines décennies. Si rien ne change, il pourrait manquer 11.440 m³ d’eau par jour au total pour ces communes ! Alors qu’aujourd’hui déjà les ressources peinent à répondre à la demande.

Focus sur le renforcement de la sécurisation de la Wallonie du Sud

Parmi les chantiers initiaux du schéma régional des ressources en eau, plusieurs d’entre eux concernaient la province de Luxembourg :

Les particularités de la « zone Luxembourg »

En date du 29 novembre 2022, la SWDE a réuni tous les bourgmestres des communes luxembourgeoises pour leur présenter ses nouveaux projets pour renforcer plus encore la sécurisation d’approvisionnement de la province.

Les plans initiaux du schéma régional des ressources en eau ont été revus pour intégrer des scénarios liés aux changements climatiques et à l’évolution démographique. Les nouvelles infrastructures projetées à l’horizon 2027 par la SWDE vont permettre un potentiel de distribution de volumes complémentaires de 17.000 m³ par jour.

La SWDE prévoit :

 

  • de prolonger l’autoroute de l’eau (tracé 7 et 7 bis) jusqu’à Daverdisse (le tracé initial prévoyant de s’arrêter à Wellin)
  • une importante liaison entre Neufchâteau et Libramont qui sera alimentée grâce à un renforcement des captages situés à Florenville.
  • de sécuriser la commune d’Habay où d’importants projets sont prévus (le centre hospitalier Vivalia par ex.) via une connexion avec les captages de la zone d’Arlon
  • de renforcer, à hauteur de Fauvillers, la conduite permettant d’acheminer de l’eau jusqu’à Neufchâteau depuis le barrage de Nisramont. Toute la zone Fauvillers, Léglise, Neufchâteau, Libramont est alors reliée à deux sources d’approvisionnement : Nisramont et Florenville.
Pour la SWDE, il s’agit d’un investissement complémentaire de 17 millions €. Ces projets s’intègrent dans le plan de régional de résilience à la sécheresse. La Wallonie a décidé de subsidier les travaux à hauteur de 15 %

Céline Tellier

Ministre wallonne de l’environnement

Ces projets coïncident avec des projets étudiés par des communes qui gèrent leur propre réseau de distribution et qui sont également confrontées à la nécessité de les améliorer. Il s’agit des communes de Libramont, Tellin, Gouvy, Léglise, Chiny, Libin et Attert